Travaillant en lien étroit avec les services sociaux, les 58 SOS Familles Emmaüs du Mouvement agissent au quotidien pour lutter contre le malendettement des ménages en situation de précarité monétaire.
Véritable problème de société, le malendettement touche de plus en plus de Français. Paiement des loyers, factures de gaz, d’électricité… Les charges augmentent, les dettes s’accumulent, et nombre de ménages se retrouvent dans de très grandes difficultés financières. Une problématique qui, si elle ne date pas d’aujourd’hui, a largement tendance à s’amplifier depuis la crise économique de 2008. Depuis 1967, avec la création du premier SOS Familles Emmaüs à Rouen, la lutte contre le malendettement est donc l’une des actions importantes du Mouvement. En 2013, les 410 bénévoles des SOS Familles Emmaüs de France ont ainsi accueilli près de 3250 ménages (familles et personnes isolées), et la moitié d’entre elles ont bénéficié d’une avance.
Accompagnement budgétaire
Uniquement composés de bénévoles, les SOS Familles Emmaüs soutiennent les ménages en situation de précarité financière, en les conseillant sur la gestion du budget familial et en leur apportant une aide financière remboursable, sans frais ni intérêt. Ils agissent en lien direct avec les services sociaux, qui leur adressent des personnes en situation de malendettement, qui ont par exemple besoin d’un soutien ponctuel pour se lancer dans un projet et préparer l’avenir (voir témoignage). Si le tableau économique et social peut parfois paraître bien noir, pour les bénévoles comme pour les personnes qui sont accueillies au sein de leurs associations, ces soutiens sont loin d’être inutiles. « Réaliser une opération de santé importante, entamer une formation… Il y a des personnes qui viennent nous voir, qui en ont absolument besoin, et qui vont faire des efforts incroyables pour rembourser l’association », explique Monique, présidente du SOS Familles Emmaüs de Cahors.
Ecoute et soutien
Adressée par les travailleurs sociaux, la famille accueillie constitue donc un dossier avec les bénévoles du SOS Familles Emmaüs, et un plan de remboursement des échéances est élaboré, après avoir attentivement examiné la situation de la personne. En effet, pas question de se donner des objectifs de remboursement qui soient incompatibles avec la situation financière du ménage et de ses conditions de vie (voir interview Ana Perrin-Heredia). Mais pour que le fonctionnement des SOS Familles Emmaüs puisse perdurer, il est également nécessaire que les avances soient remboursées, même si les échéances sont limitées et espacées dans le temps… L’entretien est donc très important pour fixer les bases de l’accompagnement, pour que les objectifs fixés conviennent à tous. Dans le respect de chacun.